LES FLEUVES ET LES PLAINES FERTILES En Chine proprement dite se trouvent la plus grande partie des terres agricoles, la majorité de la population ainsi que les racines et le corps de la civilisation chinoise. Le centre vital de la Chine se trouve en effet dans les vallées et les plaines de ses trois grands fleuves le fleuve Jaune (Huang He) au nord ; le Yangzi Jîang, occupant la plus grande partie de la Chine centrale ; et la rivière des Perles (Xi Jiang) au sud. Le fleuve Jaune et le Yangzi Jiang prennent naissance à peu de distance l'un de l'autre, sur les pentes orientales du plateau tibétain, puis leurs chemins s'écartent. Le cours de la rivière des Perles est beaucoup moins long ; elle prend sa source dans la masse confuse des montagnes du sud de la Chine et parvient à la mer près de Guangzhou (Canton).LE FLEUVE JAUNE La partie orientale de la Chine du Nord correspond à peu près à la plaine d'inondation du fleuve Jaune, lequel s'est jeté dans la mer à la fois au nord et au sud de la péninsule du Shandong à différentes époques, donnant aujourd'hui encore une extension au littoral. Le taux d'alluvions élevé du fleuve Jaune, les importantes fluctuations de son volume selon les saisons, et les variations récurrentes de son cours (caractéristiques des fleuves en climat aride), limitent considérablement la navigation et ont provoqué des inondations catastrophiques, ce qui lui a valu le surnom de "Chagrin de la Chine". Naturelles ou artificielles, les levées de terre ou les digues le long de la plus grande partie de son cours inférieur ont empêché les dépôts réguliers d'alluvions, provoquant en de nombreux endroits une surélévation du lit du fleuve, qui se trouve alors au-dessus du niveau de la plaine qui l'entoure. Les eaux du fleuve, sous pression, n'ont parfois d'autre issue que les brèches des digues, où elles s'engouffrent, submergeant les hommes et les terres sur de vastes territoires. L'envasement a également ruiné d'innombrables travaux d'irrigation, mais les dépôts d'alluvions, sur toute la plaine, ont contribué à en faire la région agricole la plus fertile de la Chine et la plus densément peuplée. Le cours du fleuve étant rarement constant depuis un siècle, son delta et sa plaine d'inondation sont très étendus. [Accueil] , [La Chine] , [Shanghai] , [CV] , [Galeries] , [E-mail] |
LE YANGZI JIANG Des trois réseaux fluviaux qui forment le cur de la Chine proprement dite, celui du Yangzi Jiang est de loin le plus important. Son bassin est habité par quelque 600 millions de personnes, soit près de la moitié de la population chinoise il représente la moitié des terres les plus fertiles du pays, et, dans son delta, qui s'étend de Nanjing (Nankin) jusqu'à la mer, la densité démographique est particulièrement élevée. L'utilisation du fleuve comme voie de communication est fortement accrue grâce à la navigabilité de ses affluents, distribués en alternance au nord et au sud, chacun drainant et fertilisant sa propre région. Cette disposition, ainsi que les réservoirs naturels que constituent les lacs Dongting et Boyang, dans le bassin central du Yangzi Jiang, a permis de réduire les inondations. Utilisant les affluents, une grande partie du commerce de la Chine septentrionale, méridionale et centrale transite, d'une région à l'autre, par le réseau fluvial du Yangzi Jiang. Celui-ci peut être remonté jusqu'à Wuhan, situé à 1 010 km de la côte, par les navires de haute mer, pendant presque toute l'année. Bateaux à vapeur, chaloupes et jonques à moteur disposent d'environ 32 000 km de voies navigables dans tout le bassin du Yangzi Jîang. La limite que ne peuvent franchir les navires à grand tirant d'eau, venus de l'océan, se situe à Yichang, en aval des fameuses gorges du Yangzi Jiang, défilé profond et abrupt creusé par le fleuve dans les montagnes qui cernent le bassin Rouge du Sichuan. La construction à Yichang du barrage des trois gorges élèvera le niveau de l'eau de manière à faire disparaître les nombreux rapides et rochers qui jalonnent les gorges, et permettrait ainsi aux bateaux à fort tirant d'eau d'atteindre et même de dépasser Chongqing. Le Yangzi Jiang n'est pas à l'abri des inondations, qui peuvent être catastrophiques, comme ce fut le cas en 1931, 1954 et 1984. Le niveau de l'eau s'élève souvent de 60 m et plus à Chongqing, et de plus de 30 m àWuhan, entre l'hiver et la période des pluies et de la fonte des neiges, au printemps et au début de l'été. Par ailleurs, l'intensification de la déforestation dans le bassin du Yangzi Jiang depuis 1949 a considérablement accru l'érosion, l'envasement et, par conséquent, les inondations. Au début des années soixante, le fleuve était encore d'un vert limpide en hiver et jusqu'aux crues printanières ; mais par la suite la boue et les limons, arrachés aux pentes mises à nu par la déforestation, commencèrent à s'y déverser, rendant ses eaux troubles tout au long de l'année. |